Seules la crasse de ma sueur
Les
griffures de mes ongles
Gravées
dans la lèpre des murs
Diront
le désert du corps
Les
cris d'un coeur en poussière
Et
les battements du sang scandant inlassablement
La
nuit au bout du vide du jour
Le
jour au bout du vide de la nuit
Et
l'ombre des cils zébrant le regard
Seuls
barreaux à m'ouvrir un ciel
Choisir
l'ombre ou la lumière
Dans
le sombre, des lucioles
Dans
le doré, la cendre
La
déchirure du rêve ou le magma noir
Un
papillon s'est posé sur mes yeux
J'ai
pleuré sa caresse
Au
réveil les larmes m'ont laissé le goût de la mer
Le
papillon y était posé inerte
Sur
ses ailes mon nom effacé
Dans
l'aube sans lueur je contemple l'enfermement
La
porte, le sol, les barreaux, le plafond, le mur
La
porte, le sol, les barreaux, le plafond, le mur
Des
cris, la peur, des cris, la peur, des pas
Au
jour sans lumière je parcours le désespoir
En
rond, en long, en large, en travers
En
rond, en long, en large, en travers
8
pas 15 pas 8 pas 15 pas
Le
béton sous les semelles, dehors ce serait
Du
sable, de l'herbe, de la mousse peut-être
Des
yeux se croisent, se gardent quelques secondes
Pour
un soupir chaud au creux du ventre
Dans
la nuit j'écoute la solitude
Mon
souffle, le silence, la fracture d'un ronflement
Mon
souffle, le silence, la fracture d'un ronflement
La
clé dans la serrure, la clé pour le parloir? Pas de parloir
Mordre
frapper jusqu'au bleu la main contre le mur
Le
bleu enfin une couleur d'azur
Le
bleu la couleur de tes yeux
Le
bleu perdu interdit
Qui
gratte les souvenirs jusqu'au sang
Kiat Octobre 2014
Composé lors de ma visite de l'exposition d'art contemporain "LA DISPARITION DES LUCIOLES"
installée dans la prison désaffectée d'Avignon.
Echo:
« Images
de pensée arrachées à ses tâches de mémoire ...»
« Si
toute survie cherche une forme efficace où se lover, toute
survivance doit construire d'autres genres de formes pour la
transmission et la pensée de cette expérience... »
G.
Didi-Huberman Essayer
voir - Ed°
de Minuit 2014
2 commentaires:
L'ombre des cils... seuls barreaux a m'ouvrir un ciel …une image, tes mots qui sont la lueur d'humanité pour celui que la cruauté humaine n'a pas pu détruire cette minuscule graine de dignité, née en chaque cœur qui vient au monde.
De ta soeur Françoise,
Je fais un essai....Expo émouvante comme vos textes et photos. Gisèle
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